Nous avons découvert les vestiges de l’art roman berruyer qui sont conservés au musée du Berry à Bourges. La pièce la plus monumentale est le tympan de l’ancienne église Saint-Pierre-le-Puellier. Cette église se situait à l’emplacement de l’actuelle place George Sand. Elle fut détruite après la Révolution de 1789. Son tympan sculpté est parvenu jusqu’à nous mais abîmé, notamment les visages des saints. C’est un des rares tympans à représenter la mort de la Vierge Marie. Il date du XIIe siècle et il est de style roman comme le montre son arc en plein cintre. D’autres sculptures romanes du XIIe siècle provenant également d’anciennes églises berruyères sont exposées dans cette salle du musée du Berry, notamment deux chapiteaux de Notre-Dame de Montermoyen, et deux haut-reliefs de Notre-Dame-la-Comtale figurant un évêque et la reine de Saba. Cliquez ici pour modifier.
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Les élèves se sont essayés à l'art difficile de la sculpture ou, plus modestement, de la taille de la pierre, prenant ainsi conscience de la maîtrise des sculpteurs. Merci à Émeline Daniel et aux Musées de Bourges qui nous ont offert cet atelier très apprécié. La cathédrale romane de Bourges a disparu au XIIe siècle parce que l'archevêque de Bourges trouvait qu'elle était trop petite par rapport à sa puissance. Un dessin a essayé d'en faire une reconstitution (ci-dessous). Il nous montre sa petite taille et que le chevet de l'église tenait dans une tour du rempart gallo-romain comme on peut encore en voir dans le jardin de l'archevêché. Il reste quelques traces du monument roman dans l'actuelle cathédrale gothique. Nous sommes arrivés par le portail sud (qui est abrité sous un porche gothique) qui est de style roman comme le prouvent ses arcs en plein cintre. Il provient donc de l'ancienne cathédrale.
Nous avons d'ailleurs pu observer une voûte en berceau dans la crypte qui date donc de l'église romane du XIe-XIIe siècles. Elle est soutenue par un arc en plein cintre qui supporte tout le poids du choeur gothique. La voûte est percée par un oculus qui devait permettre de voir depuis le choeur les reliques de saint Etienne (probablement un linge imbibé de son sang). Nous avons repéré dans la crypte le départ d'un souterrain qui devait sûrement communiquer avec le palais de l'archevêque. Dans le déambulatoire, nous avons vu des reliques provenant peut-être de l'ancienne cathédrale. Les chapiteaux de cette chapelle sont d'art roman. Nous avons terminé notre visite par le portail nord qui est lui-aussi un vestige de l'époque romane et a été replacé ici lors de la construction gothique. Il est consacré à la Vierge Marie que l'on reconnaît au tympan avec Jésus sur ses genoux et, à gauche, les rois mages apportant leurs cadeaux. Ces sculptures ont été abimées lors des guerres de religions, par les protestants en 1562, à la différence du portail sud qui a été préservé car il n'était pas aussi accessible que le nord.
La partie sculptée au dessus de la porte s'appelle le tympan. Il est divisé en trois frises appelées registres. Au registre du bas, on trouve le plus vieux calendrier sculpté de style roman d'Europe. Il représente les activités agricoles au fur et à mesure des mois de l'année. Cela nous permet de savoir comment vivaient les Berrichons il y a 900 ans. En février, un homme au coin du feu; en mars, la taille de la vigne; en avril, la fête des amoureux; en mai, la fenaison (on fauche le foin); en juin, le paysan affute sa faux; en juillet la moisson avec la faucille (moment très important de l'année qui est représenté sous deux arcades); en août, le battage du blé pour séparer le grain de la paille; en septembre les vendanges; en octobre, la vinification; en novembre, on tue le cochon; en décembre la femme prépare le pain et en janvier, l'homme se retrouve au coin du feu. Au registre du milieu, une scène de chasse à courre est sculptée : des seigneurs à cheval, aidés par une meute de chiens poursuivent des sangliers et des cerfs. C'est un privilège qui est réservé aux nobles qui en profitent pour s'entraîner au combat. Au registre supérieur, des fables animalières représente le rôle de l’Église : à gauche, il y a l'âne maître d'école; au milieu la grue qui soigne le loup qui avait avalé une arête de poisson; à droite, la fausse mort de Renart, le goupil. Le clergé au Moyen Age enseigne, soigne et enterre les morts. Les trois registres du tympan Saint-Ursin représentent donc les trois ordres de la société au Moyen Age : tout en haut, l’Église qui domine la vie spirituelle; puis la noblesse qui combat, et tout en bas de la société, les paysans qui travaillent pour nourrir l'ensemble de la population. |